Vous avez reçu une contravention pour stationnement abusif et vous estimez qu’elle n’est pas justifiée ? Ne vous résignez pas à payer ! Cet article vous guidera pas à pas dans les démarches pour contester cette infraction et faire valoir vos droits. Découvrez les stratégies d’un avocat spécialisé pour maximiser vos chances de succès.
Comprendre la notion de stationnement abusif
Le stationnement abusif est défini par le Code de la route comme un stationnement ininterrompu d’un véhicule en un même point de la voie publique ou de ses dépendances, pendant une durée excédant sept jours. Cette infraction est prévue et réprimée par l’article R417-12 du Code de la route.
Il est important de distinguer le stationnement abusif d’autres infractions similaires comme le stationnement gênant ou dangereux. Le critère principal est la durée du stationnement, qui doit être supérieure à 7 jours consécutifs. « Le stationnement abusif est caractérisé par sa durée excessive, indépendamment de son caractère gênant ou dangereux », précise Maître Dupont, avocat spécialisé en droit routier.
Les étapes clés pour contester une infraction de stationnement abusif
1. Vérifiez les informations sur l’avis de contravention : Assurez-vous que toutes les mentions obligatoires sont présentes et correctes (date, heure, lieu de l’infraction, identité du contrevenant, etc.). Toute erreur ou omission peut être un motif de contestation.
2. Rassemblez les preuves : Collectez tous les éléments qui peuvent prouver que votre véhicule n’est pas resté stationné plus de 7 jours au même endroit. Cela peut inclure des tickets de parking, des reçus de stations-service, des photos datées, etc.
3. Rédigez votre contestation : Formulez une requête en exonération claire et argumentée. Exposez les faits et joignez vos preuves. « Une contestation bien structurée et étayée par des preuves solides augmente considérablement vos chances de succès », souligne Maître Martin, avocate au barreau de Paris.
4. Envoyez votre contestation dans les délais : Vous disposez de 45 jours à compter de la date d’envoi de l’avis de contravention pour contester. Utilisez de préférence un envoi en recommandé avec accusé de réception.
Les arguments juridiques pour contester
L’absence de constatations répétées : Pour établir le caractère abusif du stationnement, les agents verbalisateurs doivent effectuer au moins deux constatations espacées de 7 jours. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez invoquer ce manquement procédural.
L’erreur manifeste d’appréciation : Si vous pouvez prouver que votre véhicule a été déplacé pendant la période incriminée, même sur une courte distance, l’infraction n’est pas constituée.
Le cas de force majeure : Si une circonstance exceptionnelle et imprévisible vous a empêché de déplacer votre véhicule (hospitalisation d’urgence, catastrophe naturelle, etc.), vous pouvez invoquer la force majeure.
« Dans un arrêt du 22 mars 2018, la Cour de cassation a rappelé que l’infraction de stationnement abusif n’est pas constituée si le véhicule a été déplacé, même légèrement, au cours de la période de sept jours », rappelle Maître Durand, avocat spécialiste en droit pénal.
Les pièges à éviter lors de la contestation
Ne pas respecter les délais : Une contestation hors délai sera systématiquement rejetée. Soyez vigilant et anticipez les délais postaux.
Contester sans preuve : Une simple déclaration sur l’honneur ne suffira pas. Chaque argument avancé doit être étayé par des preuves tangibles.
Utiliser des arguments non pertinents : Évitez les justifications sans rapport direct avec l’infraction (« Je ne savais pas », « C’est la première fois », etc.). Concentrez-vous sur les éléments juridiques et factuels.
« J’ai vu de nombreuses contestations rejetées simplement parce que le contrevenant n’avait pas su formuler correctement ses arguments ou n’avait pas fourni les bonnes preuves », témoigne Maître Lefebvre, avocat spécialisé en droit routier.
Que faire en cas de rejet de la contestation ?
Si votre contestation est rejetée, vous avez encore la possibilité de saisir la juridiction de proximité. Cette démarche doit être effectuée dans un délai de 30 jours à compter de l’envoi de la décision de rejet.
À ce stade, il peut être judicieux de faire appel à un avocat spécialisé. Selon une étude menée par l’Automobile Club Association en 2020, les contestations assistées par un avocat ont 62% de chances supplémentaires d’aboutir favorablement.
« Devant le tribunal, nous pouvons développer une argumentation plus approfondie et faire valoir des moyens de droit plus techniques », explique Maître Rousseau, avocate spécialisée en contentieux routier.
Les conséquences d’une infraction de stationnement abusif
L’infraction de stationnement abusif est punie d’une amende forfaitaire de 35 euros (minorée à 22 euros en cas de paiement dans les 15 jours, majorée à 75 euros au-delà de 45 jours). En plus de l’amende, le véhicule peut être mis en fourrière aux frais du propriétaire.
Il est important de noter que cette infraction n’entraîne pas de retrait de points sur le permis de conduire. Toutefois, en cas de récidive, les sanctions peuvent être alourdies.
« Bien que l’amende puisse paraître modeste, les frais de fourrière peuvent rapidement atteindre des sommes importantes. J’ai vu des cas où ces frais dépassaient 500 euros », alerte Maître Dubois, avocat en droit des assurances.
Conseils pratiques pour éviter le stationnement abusif
Planifiez vos déplacements : Si vous devez vous absenter longtemps, prévoyez une solution pour déplacer régulièrement votre véhicule.
Utilisez des parkings privés ou des garages : Pour les longues périodes d’immobilisation, privilégiez les stationnements hors voie publique.
Informez les autorités locales : En cas d’impossibilité de déplacer votre véhicule (panne, hospitalisation), prévenez la police municipale pour éviter une verbalisation abusive.
Documentez vos déplacements : Conservez des preuves de vos mouvements (tickets de parking, photos datées) qui pourront servir en cas de contestation.
« La prévention reste la meilleure stratégie. Un automobiliste bien informé et prévoyant évitera la plupart des situations pouvant conduire à une infraction de stationnement abusif », conclut Maître Leroy, avocat honoraire et auteur de plusieurs ouvrages sur le droit routier.
La contestation d’une infraction de stationnement abusif n’est pas une démarche insurmontable. Avec une bonne connaissance de vos droits, une préparation minutieuse et des preuves solides, vous avez toutes les chances de faire annuler une contravention injustifiée. N’hésitez pas à faire valoir vos droits, tout en restant respectueux des règles de stationnement pour le bien-être de tous les usagers de la voie publique.