Le domaine de l’assurance automobile peut s’avérer complexe, notamment en ce qui concerne les assurances malus et leurs délais de carence. En effet, ces derniers représentent une période durant laquelle l’assureur ne prend pas en charge certains sinistres. Cet article aborde les différentes facettes juridiques des délais de carence dans le cadre des assurances malus.
Les bases du contrat d’assurance automobile et le malus
Un contrat d’assurance automobile est un accord entre un assureur et un assuré, visant à couvrir les risques liés à la circulation d’un véhicule. Il comprend généralement une garantie responsabilité civile, obligatoire pour tout conducteur, ainsi que diverses garanties facultatives (vol, incendie, bris de glace, etc.). En cas de sinistre responsable ou non responsable, le conducteur voit son coefficient de bonus/malus évoluer, impactant ainsi le montant de sa prime d’assurance.
Dans certains cas, notamment suite à plusieurs sinistres responsables ou à des infractions graves au code de la route (conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants par exemple), un conducteur peut se voir appliquer un malus. Ce dernier entraîne une majoration significative du montant de la prime d’assurance auto. Les compagnies d’assurances peuvent également appliquer un délai de carence lorsqu’un nouveau contrat est souscrit avec une surprime liée à un malus.
Le délai de carence en assurance malus
Un délai de carence est une période définie dans le contrat d’assurance, durant laquelle certaines garanties ne sont pas applicables. Autrement dit, si un sinistre survient durant cette période, l’assuré ne pourra pas bénéficier des prestations prévues par son contrat d’assurance.
Dans le contexte de l’assurance malus, les assureurs peuvent appliquer un délai de carence pour limiter leur risque face à un conducteur présentant un historique de sinistres ou d’infractions importantes. Les garanties concernées par ce délai varient selon les compagnies et les contrats, mais il s’agit généralement des garanties facultatives (vol, incendie, bris de glace…).
La durée du délai de carence peut également varier en fonction du contrat et de l’historique du conducteur. Généralement, elle se situe entre 15 jours et plusieurs mois. Toutefois, il est important de noter que le délai de carence ne s’applique pas à la garantie responsabilité civile, qui reste obligatoire et opérationnelle dès la souscription du contrat.
Les recours possibles face aux délais de carence
Pour les conducteurs soumis à un délai de carence en raison d’un malus, il existe quelques solutions pour tenter d’éviter cette période sans garanties. La première consiste à comparer les offres d’assurance auto disponibles sur le marché, afin de trouver un contrat proposant des conditions plus avantageuses. Il est également possible de négocier avec son assureur actuel pour obtenir un aménagement du délai de carence.
Si ces démarches ne permettent pas d’obtenir satisfaction, il reste la possibilité de saisir le Bureau central de tarification (BCT), un organisme indépendant chargé d’aider les conducteurs en difficulté à trouver une assurance auto. Le BCT peut être saisi par tout conducteur résidant en France et disposant d’un permis de conduire français, dès lors qu’il a essuyé au moins deux refus d’assurance auto auprès de compagnies différentes. Le BCT fixe alors le montant de la prime d’assurance et les garanties applicables, sans délai de carence.
Conclusion
Les délais de carence en assurance malus constituent une mesure prise par les assureurs pour limiter leur risque face à des profils jugés plus risqués. Toutefois, ils peuvent représenter une source d’inquiétude pour les assurés concernés, qui se retrouvent privés de certaines garanties durant une période donnée. Il convient donc d’être vigilant lors de la souscription d’un contrat d’assurance auto et, si nécessaire, de comparer les offres ou de recourir au Bureau central de tarification pour éviter ces délais.